Excellente tribune sur le blog du groupe Reflect : L’accès au marché au coeur du débat sur l’innovation.
Ce texte pose les bonnes questions, et formule de bonnes critiques :
L’Europe, n’a produit aucun des grands champions actuels de l’économie numérique, des entreprises qui n’existaient pas il y a 30 ans. Nous fêtons actuellement les 10 ans de l’e-business et aucun des fleurons du net n’est en Europe. […] On nous bassine avec l’économie de la connaissance, mais ce train, l’Europe ne l’a pas pris et cours derrière.
J’ai en tous les cas bien lu avec circonspection le Ministre de l’Industrie du précédent gouvernement nous dire que "l’économie de la connaissance passe par l’industrie", signifiant ainsi une orientation claire pour le soutient de l’existant du XXe siècle plus que la génération de jeunes pousses du XXIème.
Effectivement. Savez-vous par exemple qu’entre 2002 et 2003, alors que le secteur privé en général enregistrait la perte de 54 000 emplois, les entreprises soutenues par le capital-investissement (bon proxy pour l’écosystème de la connaissance) en créaient 39 000 ? (étude AFIC)
Le fossé de financement
Il y a cependant dans cette note une critique envers les FCPI à laquelle je souhaite répondre :
[…] dégager de l’argent pour financer l’innovation, c’est toujours bon à prendre, mais j’avais la faiblesse de croire que les FCPI servaient à cela, mais l’article du Monde de mai dernier a sérieusement plombé cette croyance.
L’article du Monde remarquait en effet que les FCPI investissent souvent plus en aval dans la vie d’une entreprise, quand elle dégage déjà un peu de chiffre d’affaires. C’est vrai.
Et c’est particulièrement vrai en ce qui nous concerne : nous avons toujours mené une stratégie de capital-développement pour nos FCPI.
Mais permettre l’innovation, ce n’est pas seulement financer la haute technologie. La France regorge de jeunes sociétés innovantes, et se débrouille très bien pour les créer. Les fonds de capital-risques savent aussi très bien les financer.
C’est une fois mûres, quand elles cherchent à accélérer leur croissance, que ces PME se retrouvent souvent face au mur ! Leur profil reste trop risqué pour les banques, et elles sont déjà sorties du champ d’action du capital-risque.
Financer l’innovation, c’est aussi permettre à nos PME de franchir ce fossé de financement ("equity gap").
Ecosystème de la connaissance
Et ceux, parmi ces entrepreneurs, qui arrivent à faire croître leur entreprise de la création à la cession (où à l’introduction en bourse), seront aussi souvent les meilleurs – et plus actifs – business angels de demain (comme c’est le cas dans la Silicon Valley).
Ils seront les plus à même de soutenir la création de nouvelles générations d’entrepreneurs.
La compétitivité des PME françaises passe par la création de tout un écosystème pour les soutenir – tout au long de leur vie – et donc par la mise en place de sources de financement à tous les stades de leur croissance.
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