Inario

Le blog de Keyvan Nilforoushan

Archive for the category “Business model”

Is Amazon a charitable organization?

This is absolutely great business irony:

That’s because Amazon, as best I can tell, is a charitable organization being run by elements of the investment community for the benefit of consumers. The shareholders put up the equity, and instead of owning a claim on a steady stream of fat profits, they get a claim on a mighty engine of consumer surplus. Amazon sells things to people at prices that seem impossible because it actually is impossible to make money that way. And the competitive pressure of needing to square off against Amazon cuts profit margins at other companies, thus benefiting people who don’t even buy anything from Amazon.

viaAmazon Q4 profits fall 45 percent..

Les rendements décroissants du capital risque

Impressionnant. Dans le mauvais sens du terme.

Source : The falling returns to venture capital — Marginal Revolution.

Soixante secondes d’Internet

 

 

“In a new york minute, Everything can change

In a new york minute, Things can get pretty strange

In a new york minute” The Eagles

60 Seconds - Things That Happen On Internet Every Sixty Seconds
Infographic by- Shanghai Web Designers

 

 

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Adzookie ? Non, merci.

House painted with adsTransformeriez-vous votre maison en panneau d’affichage pour économiser une année de remboursement de crédit immobilier ? C’est ce qu’Adzookie propose.

Cela ressemble fort à un “coup” dénué de substance, puisque qu’Adzookie a limité cette opération à un budget de 100 000 dollars, mais l’expérience de pensée consistant à imaginer autour de nous des maisons comme celle de la photo fait froid dans le dos…

 

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Citation Goldman Sachs du jour

Logo of The Goldman Sachs Group, Inc. Category...
Image via Wikipedia

I’ve concluded that all statements made by Goldman Sachs make sense if you append on the phrase “so just give us your money”.

George Zachary, Charles River Ventures

via Goldman Sachs QOTD.

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Des souris et des éléphants

Début 2006, Microsoft a annoncé un revirement stratégique majeur et une concentration de ses efforts autour de sa nouvelle plate-forme Windows Live. Ce changement, destiné à mieux contrer Google sur son terrain natif du web, devait s’accompagner d’investissements massifs : 10 000 nouveaux emplois et près de 2 milliards de dollars d’investissements.

Le cours de l’action a fondu.

Comme le rappelle Niall Kennedy, qui a rejoint Microsoft en Avril pour participer à cette nouvelle stratégie, la capitalisation boursière a perdu près de 59 milliards de dollars en six semaines : c’est plus que le PNB de certains pays. C’est 1,5 fois la capitalisation boursière de Yahoo…

Tous ces projets ambitieux sont subitement entrés en paralysie. Ce même Niall Kennedy remarque aujourd’hui – en expliquant pourquoi il quitte Microsoft à peine 4 mois après son arrivée :

C’est actuellement plus facile de financer un projet à l’extérieur de Microsoft qu’à l’intérieur.

Quand on doit se piloter comme un paquebot ; quand on est soumis aux exigences imprévisibles de la bourse ; quand les actionnaires ne regardent souvent pas plus loin que la fin du trimestre … peut-on vraiment espérer rester agile ?

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Pollution auto-financée


  Watch Reflections 
  Originally uploaded by lobo235.

Pour ceux qui doutaient de l’existence de gens qui achétent des produits après avoir reçu un spam, une étude de CipherTrust citée par le New York Times (Seems somebody is clicking on that spam) s’intéresse aux taux de convertsion des spams.

Le palmarés, dans l’ordre :

  • la pornographie, avec un taux de conversion de 5.6 % (!)
  • les médicaments, avec un taux 280 fois plus faible
  • les Rolex et autres montres de luxe.

Malheureusement, tant que ces taux ne seront pas redescendus, cela restera profitable de polluer nos boites à lettres…

(via Infectious Greed)

Usages Mobiles 2 – Mon téléphone n’est pas un ordinateur ! – Reboot8

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[Cette note est la deuxième d’une série de trois. La première, qui fait un état des lieux, peut-être trouvée ici : Usages Mobiles – Etat de l’art]

Je reviens sur les causes de la pénurie de véritables nouveautés en termes de services mobiles. La prochaine donnera quelques exemples d’applications nouvelles.

A. “A vous qui ne m’avez jamais connue”

Om Malik imagine la relation entre les opérateurs cellulaires et leurs clients (Mobile Industry Doesn’t Get Consumers) comme “une conversation entre une personne qui parle seulement norvégien, et une autre personne qui parle couramment Swahili.”

Il remarque en effet que l’année dernière, deux études réalisées par le même cabinet (RBC Capital Markets), trouvent :

  • Pour celle réalisée auprès d’experts en mobilité, que 63 % pensent que les consomamteurs veulent regarder des films et la télévision sur leur mobile, et que 72 % pensent que les clients toléreraient de la publicité sur leur cellulaire
  • Pour celle réalisée auprès d’utilisateurs de mobiles, que 23% de ces derniers voient l’intérêt de regarder la télé ou des films sur leurs mobiles, et que seulement 20% toléreraient d’y recevoir des pubs, et à la condition expresse que cela baisse leur coûts de communication.

Chris Heathcote, déjà cité dans la note précédente, définit cette incompréhension mutuelle comme une cause de l’insistence des acteurs à penser que le mobile ne peut, et ne doit, servir que comme outil de remplacement quand un PC n’est pas à portée de main.

Tous les indicateurs montrent qu’un très grand nombre des utilisateurs de mobiles qui utilisent le Rich Media le font pour créer des photos, des vidéos, et les partager. Ils se positionnent en tant que prosumers. Pourquoi alors les opérateurs concentrent-ils leurs efforts sur le processus inverse, qui est de leur proposer de consommer des médias produits de manière centralisée ?

Le problème est traité à l’envers.

B. Semper Aedem

Cela explique selon Heathcote – et je partage cet avis – que les obstacles à l’adoption sont mal définis.

Les opérateurs citent généralement la taille de l’écran, la vitesse de l’appareil, l’absence de clavier, et la vitesse du réseau.

Les vraies barrières sont les coûts de transfert (à quand les forfaits données illimitées), la durée de vie des batteries, la volonté des opérateurs de contrôler ce qui circule sur leurs réseaux, et le raisonnement consistant à dire “de toute façon, je suis toujours à moins de 2 heures d’un ‘vrai ordinateur’.”

Il remarque notamment :

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Usages Mobiles – Reboot8 – Etat de l’art

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Originally uploaded by Martin Roell.

Nous atteignons les 2 milliards d’utilisateurs de téléphones mobiles. Ce n’est pas étonnant alors qu’il y ait eu lors de Reboot8 beaucoup d’interventions sur ce sujet. Notamment, celle très intéressante de Marko Ahtisaari, directeur stratégique de Nokia.

Il a commencé par remarquer que le téléphone portable est, avec les clés et le moyen de paiement, un des trois objets que ses possesseurs transportent toujours sur eux.

Ce n’est pas une extension du téléphone fixe – qui était un objet collectif et familial – mais un objet profondément personnel. Cela devrait mener à inventer des usages radicalement différents et innovants ; pourtant, la majorité des travaux sur le mobile cherchent à répliquer ce qui se fait déjà sur des téléphones ou des ordinateurs fixes.

Pour lui, ces usages peuvent être de deux types :

– soit ils profitent surtout des économies d’échelle liées à l’ubiquité des mobiles : c’est ce qui s’est passé avec les appareils photo embarqués

– soit ils profitent des spécificités de l’utilisation des mobiles : c’est ce qui peine beaucoup plus à se produire.

Pour reprendre l’interrogation formulée par Seth Godin dans The Problem with Mobile :

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Selection à l’entrée



Pesos

Originally uploaded by Clearly Ambiguous.

Un des business models les plus bizarres qu’il m’ait été donné de voir ces derniers temps : Millionaires24.com fournit des adresses email au prix de $ 399 par mois.

Et leur prix est le seul et unique élément différenciant.

Extrait de leur site web (traduction ANS) :

Avec une adresse email @Millionaires24.com, vous montrerez à tous vos destinataires que vous avez réussi! Une personne ordinaire ne peut pas se permettre de payer $ 399.00 par mois pour une adresse email. A quoi sert un yacht à Monaco, une villa à Beverly Hills, ou une Bentley dans le garage si vous êtes juste un parmi des millions sur Internet ?

Je me demande combien de temps il faudra pour que les abonnés de ce service deviennent des cibles privilégiées pour les spammeurs en tout genre.

Via TechCrunch

Catalyste

Très belle citation de Bob Iger, CEO de Disney, via Paul Kedrosky’s Infectious Greed

La Technologie est aux médias ce que les réfrigérateurs ont été à Coca-Cola

Faire connaître AT&T ?

Une nouvelle dont j’ai du mal à faire sens : AT&T, qui est probablement une des entreprises au monde dont la marque est la plus connue, a décidé de dépenser près d’1 milliard de dollars pour relancer cette marque.

Tom Evslin, un ancien d’AT&T, en fait une analyse sur son très bon blog Fractals of Change : Relaunching the AT&T Brand.

Il semblerait que le point principal de la campagne soit le changement de logo (qui reste quasiment identique à l’ancien), et le changement de nom : AT&T devient at&t.

Pour reprendre le mot de Brad Feld :

1 milliard de dollards pour ça ? […] Je peux imaginer environ 1 milliard de meilleurs moyens d’utiliser cet argent. [Traduction Aurel NextStage]

Plus précisément, AT&T fait partie de ces quelques telcos historiques qui ont la capacité de mobiliser un trésor de guerre suffisant pour s’adapter à toutes les pressions auxquelles leur métier fait face. Leur marque est d’ailleurs un des éléments significatifs de ce trésor de guerre.

Parmi ces telcos, certains arriveront à se positionner en capitalisant sur leurs ressources, et d’autres deviendront “hors-sujet” malgré elles.

La Bourse et la Presse

Une autre citation de The Stalwart (The End of an Era), qui reprend PaidContent.org, sur la décision prise par le Chicago Tribune d’arrêter de reprendre dans son édition papier la traditionnelle publication des cours de bourse :

AME for Business Jim Kirk explained the move in a readers note: […] with newsprint costs continuing to escalate, we must find better ways to allocate our resources. The cost savings associated with the changes will enable us to bring you a more complete financial news report.

Encore un example montrant le besoin grandissant, pour la presse traditionnelle payante, de s’éloigner de la simple reprise de contenus syndiqués (qu’Internet fait très bien) pour se concentrer sur le contenu à plus forte valeur ajoutée.

A quand la même politique dans Les Echos et La Tribune ?

Internet n’est pas un marché !

“Il suffirait de presque rien…”

Il y a une phrase que je lis assez souvent, sous diverses formes, dans les business plans que nous recevons.

En forçant le trait, et avec des chiffres fantaisistes :

“Selon l’institut d’analyses X, le marché d’Internet (ou de la sécurité, ou de la distribution,…) atteindra 100 milliards de dollars en 2008. Il suffirait donc que nous réalisions 1% de part de marché pour effectuer 1 milliard d’euros de Chiffre d’affaires. ”

Connaître son marché

En général, un marché où il existe beaucoup d’acteurs qui ne sont pas du tout concurrents entre eux est un marché mal défini.

Sur le “marché d’Internet”, on trouve Amazon.com tout comme Internet Explorer ou Cisco. Il ne viendrait à l’idée de personne d’essayer de calculer leurs parts de marché respectives… En revanche, sur le marché plus réduit des navigateurs web, IE et Firefox peuvent parler de leurs parts de marché respectives (et n’hésitent pas à le faire.)

Ce n’est pas seulement un point de détail : sans connaître précisément le besoin adressé, comment savoir qui sont les vrais concurrents ?

Réciproquement, une société déjà établie a parfois intérêt à redéfinir son marché.

Coca a annoncé, il y a quelques années, que son concurrent n’était plus Pepsi mais l’eau du robinet. Au delà de l’effet d’annonce, c’était un vrai changement de positionnement : il est plus facile d’explorer de nouveaux produits sur le marché général de la boisson, que de se battre pour des points de parts de marché coûtant toujours plus cher sur le marché spécifique des Sodas.

La résultante ? Dasani (l’eau en bouteilles par Coca), les jus de fruits Minute Maid,…

Connaître sa niche

Deuxième inquiétude avec cette approche : c’est rarement un positionnement viable de vouloir atteindre “1% de part de marché”,.

Si la société vise volontairement une niche, il faut qu’elle soit clairement identifiée et au centre de l’effort marketing.

Si elle cherche à être un nouvel entrant sur un marché fortement concurrentiel, il faut qu’elle introduise une disruption claire sur le marché.

A défaut, c’est loin d’être facile d’obtenir le premier pourcent de pdm. Au contraire : il est infiniment plus difficile et coûteux de passer de 0 à 1 % de part de marché que de 50 à 51 %. Cela implique en effet de supporter les mêmes coûts de distribution et de marketing que les grands, pour un chiffre d’affaires nettement inférieur.

A la demande

Dans la suite de la note précédente sur les livres imprimés à la demande (Publier pour 500 lecteurs), un site intéressant : Fundable.

Un utilisateur peut lancer un projet et annoncer son budget – par exemple, “je veux réaliser un documentaire qui me coutera 1000 dollars.”

Les autres utilisateurs, intéressés par le sujet, peuvent ensuite contribuer : “si le documentaire est réalisé, je suis prêt à payer 50 dollars pour le voir.” Au bout de deux semaines, si la levée de fonds est suffisante, le projet se réalise et ceux qui ont contribué recoivent leur exemplaire du documentaire.

Si le montant minimum n’est pas atteint, tous ceux qui ont contribué sont automatiquement remboursés.

Encore une initiative qui montre qu’il est de moins en moins risqué de créer.

(Via : Seth Godin)

Publier pour 500 lecteurs – Le nouveau business-model de l’edition ?

Le CEO de Return Path décrit (dans Why Publishing will never be the same) son expérience d’écriture – et de publication – de son livre, Sign Me Up!

L’originalité de l’expérience tient à son modèle de revenus :

  • Ils ont écrit le contenu
  • Ils ont payé leur maison d’édition $ 1 500 pour être édités (et non l’inverse !)
  • La maison d’édition imprime les livres à la demande, à chaque fois que quelqu’un en commande un exemplaire.
  • Les auteurs touchent 20 % du prix de vente de chaque livre (soit un taux de royalties plus élevé que le taux du modèle classique d’édition)

Ce qui me frappe le plus : leur point mort est extrêmement bas. En supposant un prix de vente de 20 dollars, ils touchent 4 dollars par vente. Pour rembourser leur investissement, les auteurs ont donc juste besoin de vendre 375 livres pour rentrer dans leurs frais. Connaisez-vous beaucoup d’éditeurs traditionnels prêts à publier un livre dont ils pensent qu’il se vendra à 375 exemplaires ?

La barrière à l’entrée, pour être écrivain, n’est plus de faire accepter son manuscrit par un éditeur. C’est de faire accepter son livre par le public.

(C’est aussi, et avant tout, de l’écrire…)

Le premier employeur américain

N’est pas celui que l’on croit.

724 000 américains déclarent utiliser ebay comme source principale ou secondaire de revenus. S’y ajoutent 1,5 millions de personnes supplémentaires pour qui il s’agit d’un complément de revenus.

A titre de comparaison, Walmart compte 1,1 million de salariés. Cela m’intéresserait de voir une comparaison des revenus moyens générés par les deux entreprises…

(Source : ACNielsen, via Jeff Jarvis)

Online, Offline, et Cannibalisation

La plupart des éditeurs de contenus (je pense notamment aux journaux quotidiens) ont peur de diminuer leurs ventes traditionnelles en mettant leurs contenus en ligne – par substitution.

Un bon point de vue à ce sujet sur le site de Fred Wilson, The Truth about online cannibalization :

I want to say this loudly and clearly, so loudly that the old media people will hear this.

Online does not cannibalize offline, it turbocharges it.

Je reprends un des cinq exemples cités pour défendre ce point de vue :

Yankee Hotel Foxtrot – This story has been told a thousand times, but I’ll tell it once more. Wilco recorded this album and its label, Reprise, decided they didn’t like it and didn’t want to release it. What did Wilco do? They released it on the Internet. For free. Then they went shopping for a new label. They eventually found one, Nonesuch, and they released the album in CD format at the normal price. What happened? The record sold more than any record they had ever released at the time. It was a huge hit for the band and took them to a new level. Now Wilco will do that with every album they put out according to Jeff Tweedy. It’s smart marketing.

Et c’est vrai : qui a vraiment envie aujourd’hui, pour consulter un article paru la semaine dernière dans un quotidien, de devoir effectuer une transaction carte bleue ? Ce n’est même plus le prix qui est l’obstacle, c’est l’effort.

En revanche, si je trouve, régulièrement, des articles qui m’intéressent dans les anciens numéros, je serai plus tenté de m’abonner pour recevoir chaque jour les articles du jour.

L’impact de la cannibalisation est régulièrement surestimé.

Starbucks (la chaîne de cafés américaine) ouvre souvent un deuxième magasin quasiment à côté d’un magasin existant. Il se sont rendus compte qu’après une période initiale où les ventes du premier magasin diminuent, chaque magasin retrouve rapidement un volume de ventes normal.

Le jeu n’est pas à somme nulle.

Frottements et coûts non monétaires

Le prix d’une transaction ne se résume pas toujours à celui indiqué sur l’étiquette, et cela est d’autant plus vrai que ce dernier est petit.

Diminution de la valeur unitaire des transactions

Deux facteurs expliquent une multiplication de petites transactions sur Internet :

  • Pour tout ce qui peut se distribuer électroniquement, les distributeurs n’ont plus de coûts de transaction à amortir (dématérialisation du transport)
  • Les clients peuvent payer électroniquement avec leur carte bleue sans devoir téléphoner ou poster un chèque (dématérialisation du paiement)

Ces deux facteurs ont le même impact : la diminution des coûts fixes de transaction permet de vendre des articles aux prix unitaires plus faibles. Et effectivement, par exemple sur iTunes, la majorité des transactions est à 0,99 centimes — par opposition, un processus de transaction similaire à celui utilisé pour l’achat d’un appartement serait absurde pour l’achat d’un simple morceau de musique.

Coûts non monétaires

En théorie économique, beaucoup de phénomènes se modélisent avec une “fonction d’utilité” qui intègre à la fois des facteurs monétaires (salaires, dépenses,…), et non monétaires (effort,…) Le plus souvent, cette deuxième catégorie de facteurs est négligée – pas parce qu’elle est négligeable, mais parce qu’elle est notoirement difficile à modéliser.

Pourtant, beaucoup de comportements ne s’expliquent qu’en intégrant tous ces coûts non monétaires (réponses en notes de bas de page) :

  • qu’est-ce qui fait, par exemple, que certaines personnes accepteront de travailler pour un salaire inférieur à leurs indemnités de chômage, alors que d’autres refuseront de travailler pour un salaire supérieur ? (1)
  • qu’est ce qui fait la valeur d’une marque, ou la différence de prix entre une Porsche Cayenne et une Volkswagen Touareg – virtuellement identiques (exemple de Seth Godin) ? (2)
  • pourquoi est-ce que Google, qui fait tous les efforts pour garder une interface apurée, conserve le bouton “J’ai de la chance” que quasiment personne n’utilise ? (3)

Impact sur les transactions Internet

Ventureblog argue que plus les montants monétaires des transactions vont diminuer, plus l’impact des coûts non monétaires dans la décision d’achat va augmenter (Of searches and Psychics ; The costs of Long Tail businesses). Cet article présente plusieurs types de coûts psychologiques, que je reprends en les appliquant à l’exemple d’Amazon :

  • Coût de recherche consistant à trouver le produit — qu’Amazon essaye de diminuer avec son mécanisme essayant de deviner ce qui est susceptible d’intéresser un client, pour lui proposer ces titres.
  • Coût de choix : quand le choix est trop élevé, les ventes diminuent — et effectivement, Amazon fait très attention à limiter le choix apparent. Soit le client sait ce qu’il veut, et il fera une recherche, soit Amazon lui présentera juste quelques titres (et pas un immense catalogue alphabétique.)
  • Coût psychologique de l’acte d’achat : chaque acte d’achat à un coût. C’est pourquoi quelqu’un qui bénéficie d’un abonnement illimité (au téléphone, dans son vidéoclub,…) aura le sentiment de payer moins cher que quelqu’un qui paye à la minute ou à la location — et souvent à tort. Amazon, encore une fois, a eu une idée très originale consistant à proposer un abonnement annuel permettant ensuite de ne plus payer les coûts de transport, ce qui est un formidable outil de fidélisation.

C’est pourquoi le futur où chaque fragment d’information sur Internet pourra être monétarisé (fonctionnement du type “cliquez ici pour payer 0,03 centimes et lire l’article”) semble plus loin qu’on ne l’entend souvent. Tout porte à croire que les utilisateurs préféreraient des formules au forfait, ou prépayées — et en particulier, tout système qui pourrait leur éviter de devoir saisir un numéro de carte bleue pour chaque transaction à 20 centimes d’euro.

Il est possible de diminuer les coûts non monétaires de transaction, mais il faut d’abord mieux les connaître.

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La Gaussienne et la Mort à Venise

Pourquoi est-il si difficile d’acheter les films de Visconti ?

Mihai Crasneau, le fondateur de Glowria (le Netflix français) répond dans un très bon article sur l’exploitation des fonds de catalogue – tous ces films, livres et albums qui ne passent jamais par le haut du box-office : Nemo, Visconti and the Boston Strangler.

Je reprends ici cet article suite à notre note sur le bout de la gaussienne : il détaille clairement le besoin des magasins physiques de maximiser le chiffre d’affaires par m^2 en conservant uniquement des hits et en évitant de stocker le fond du catalogue qui ne trouve que quelques clients par an :

As a Disney’s top executive put it recently in a conference, “replenish the winners, kill the loosers”. That’s how traditional commerce works since our ancestors discovered that fashionable goat-skull lamps outsold cow-bones chairs.  No matter if you are running Carrefour or Mike’s Super Video, your store has a limited surface and you have to maximize your profit per square meter, therefore picking only the top-selling products. Harry Potter: in, Visconti: out.

Nous arguions, dans le le bout de la gaussienne, que quand les coûts d’enrichissement du catalogue sont suffisamment faibles, il est rentable de l’étendre bien au delà des quelques meilleurs ventes. En effet, les chiffres que Wired donnait pour Amazon ou Netflix restent vrais pour Glowria, où 99% des 20.000 titres disponibles sont loués chaque mois : il existe un vrai marché pour ceux qui permettent à leurs clients de trouver non seulement le dernier Harry Potter, mais aussi des films de niche comme La Mort à Venise de Visconti (pour avoir essayé, cela tient effectivement de l’exploit de trouver un magasin ou vidéoclub qui le stocke).

Mais l’article ajoute que ce marché s’exprime non seulement en termes de revenus instantanés quand quelqu’un achéte ou loue un film qui n’est pas disponible ailleurs, mais aussi en termes de revenus récurrents par la suite :

Each time someone finds that Greta Garbo movie that used to make his parents cry, (…) you instantaneously create a huge customer enthusiasm, a rock-solid loyalty, and more revenues. And you can bet that if by any chance he wants to see Harry Potter, he’ll rent it or buy it from you rather than from that ignorant store down the street (…)

Au-delà d’une simple vente, les distributeurs qui peuvent répondre aux besoins particuliers et spécifiques de leurs clients créent une véritable relation avec eux – une conversation.

A ce sujet, une suggestion pour Glowria : pourquoi ne pas offrir une deuxième formule d’abonnement, moins chère, permettant uniquement l’accès au fond de catalogue ? Je pense que les éditeurs devraient être demandeurs de tout ce qui peut les aider à monétiser cette partie de leur stocks, et cela devrait intéresser un certain nombre de clients…

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