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Le blog de Keyvan Nilforoushan

Archive for the category “Capital-Investissement”

Où est l’école de formation du capital-investissement ?

Je suis tombé ce week-end sur un article (Fixing VC Ourselves, Jerry Neumann) listant tout ce qu’il y aurait à repriser dans le modèle actuel du capital risque (vaste programme…).

Il met le doigt sur une des principales coquetteries du métier :

Une des choses étranges du VC est à quel point nous ne prenons pas notre activité au sérieux. C’est la seule industrie de services qui ne pense pas que ce soit une bonne idée de former ses employés. (…) Il n’y a aucun autre métier où l’on s’attend à ce que les gens débarquent et fassent spontanément bien le travail. Nous en souffrons tous.

Cela se rapproche un peu du constat d’Arnaud Delattre (Quelques convictions sur le capital-risque) :

Trop de juniors : les dossiers en Capital Risque sont petits, donc peu rémunérateurs dans un système de rémunération au pourcentage des sommes investies. On délègue le suivi quotidien à des ressources humaines juniors, passées directement de l’école à la gestion de ces participations, champions d’Excel, mais sans aucune crédibilité ni valeur ajoutée vis-à-vis des entrepreneurs.

C’est malheureusement endémique de l’organisation de la profession, en particulier en France. Trop de dossiers, pas assez d’argent investi dans chacun – en raison en particulier de contraintes  fiscales aléatoires et aberrantes qui se sont empilées depuis la loi TEPA de 2007 au prix d’un je-ne-sais-quoi d’amateurisme de la part de leurs rédacteurs.

Le métier a longtemps été un métier de compagnonnage, où les anciens formaient les plus jeunes sur des périodes longues. Ce modèle, semblable à celui issu de l’artisanat, reposait sur un nombre limité de juniors par rapport aux seniors. En quelques années, pour absorber de front la montée des capitaux sous gestion et la diminution des montants pouvant être investis sur chaque dossier, la profession a été obligée d’adopter à marche forcée le modèle pyramidal classique des professions de conseil et des cabinets d’avocats. Elle a dû chercher comment faire reposer le maximum de son activité productive sur des effectifs le plus junior possible, afin de maximiser les fonds pouvant être gérés par associé (et donc la rentabilité de la société de gestion).

Le grand absent de ce modèle, malheureusement, reste une réflexion structurée sur ce qui est nécessaire pour que ces juniors “champions d’Excel” passent toutes les autres portes sur le parcours faisant d’eux des investisseurs à succès. Nous avons passé des années à nous interroger, sans vraiment trouver de réponses, sur le plan de carrière que nous pouvions offrir à nos recrues. C’est quasiment un acquis qu’un fonds préférera recruter un associé à l’extérieur que de le promouvoir en interne, tout simplement parce que – sauf circonstances exceptionnelles – la formation d’un analyste ne lui permettra jamais de développer les compétences d’un associé.

La réponse n’est pourtant pas si inaccessible. Accenture, Deloitte, et les grands cabinets d’avocat ont leurs écoles de formation – où sont celles de nos fonds ?

 

Les rendements décroissants du capital risque

Impressionnant. Dans le mauvais sens du terme.

Source : The falling returns to venture capital — Marginal Revolution.

La vérité sur le Private Equity

Sepia photograph of the "Atlas" stat...

Image via Wikipedia

J’avais écrit récemment au sujet du capital-risque en France, sous l’angle de l’impérieuse nécessité d’améliorer la performance de cette classe d’actifs. Je ne m’intéressais pas tellement dans cet article à l’impact social et sociétal de cette classe d’actifs, puisque ces derniers me paraissent évidents.

Il m’apparaît aujourd’hui que la discussion sur les fonds d’investissement souffre d’un simplisme ambiant submergeant toute tentative de discussion.

Etrangement, j’ai pu me rendre compte que ce travers était tout autant présent à l’intérieur de l’industrie qu’à l’extérieur. D’un côté, les acteurs du capital-risque s’époumonent à rappeler qu’ils sont différents du LBO parce qu’ils créent des emplois et financent la croissance. De l’autre, les acteurs du LBO – qui ont tout de même infiniment plus de poids dans l’économie – s’évertuent à maintenir une confusion entre ces deux classes d’actifs, confusion propice à expliquer qu’ils contribuent à financer le développement de l’économie – alors que ce n’est pas forcément toujours le cas.

Ces querelles de clocher ne seraient pas si graves si les autres acteurs de la société civiles ne trouvaient pas nécessaire de réagir pour, ou contre, tel ou tel type d’investissement – ces prises de position manquant au minimum de finesse, au pire d’un degré minimal de compréhension des mécanismes. A ce titre, la proposition du CJD pour la suppression du LBO a probablement touché le fond en termes de méconnaissance du sujet et des enjeux (disclosure : j’ai le bonheur d’être membre du CJD, dont je soutiens en général l’action et les positions).

Le sujet a aujourd’hui pris encore pris plus d’ampleur, puisqu’il arrive au coeur du débat présidentiel américain, un comité de soutien au candidat à l’investiture républicaine Newt Gingrich ayant sorti un film (King of Bain) diabolisant l’action de Romney chez Bain Capital. Là aussi, le simplisme règne alors que les enjeux sont du domaine du complexe.

L’excellent journaliste Dan Primack (dont la newsletter Term Sheet est à suivre absolument si vous vous intéressez au secteur) propose enfin de sortir du tout blanc et tout noir, et accepter de confronter ce débat dans sa réelle complexité : Soyons Honnête au sujet du Private Equity. Il demande, à raison “un débat honnête au sujet des mérites et démérites du private equity, dans le contexte des idéaux capitalistes américains. Cela implique de poser toutes les cartes sur la table, et pas juste celle que chaque partie veut retourner.”

C’est ce que je vais m’attacher à faire à travers quelques articles sur le sujet au cours des semaines qui viennent. Si vous avez des questions particulières que vous souhaitez que je traite, n’hésitez pas à me les transmettre dans les commentaires.

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Libérer le capital-risque français

La rédaction de Variances m’a récemment proposé de rédiger un article au sujet de l’état du capital-risque français.

Cet article (Libérer le capital risque français) a été une bonne occasion de faire le point après une quasi-décennie passé dans ce métier, autour d’une question qui hante autant les gérants de fonds que leurs propres investisseurs : pourquoi le capital-risque français (et plus généralement européen) n’a-t-il jamais réussi à atteindre le niveau de rendement des fonds américains ?

Je propose une explication en plusieurs déterminants :

  • Un écosystème universitaire encore insuffisamment adapté à l’émergence d’une dynamique entrepreneuriale
  • Des investisseurs délaissant la science et la technologie, et préférant dénicher les dernières merveilles de passage
  • Une réglementation définissant des fonds fiscaux (FCPI, FIP) structurellement pénalisés dans leur rentabilité.

Une fois qu’on a dit cela, a-t-on tout dit ? Probablement pas ; d’ailleurs, le reste du dossier de Variances – qui est de très grande qualité – suggère d’autres pistes. En tout cas, toutes les réactions m’intéressent.

Télécharger l’article : Libérer le capital risque français

Fin de citation – Ernest Rutherford

Ernest Rutherford.
Image via Wikipedia

Où l’on apprend que cette superbe citation d’Ernest Rutherford (que l’on pourrait considérer comme le Théorème Fondamental du Capital Risque) n’a en fait jamais été prononcée.

Gentlemen, we have run out of money. It’s time to start thinking.

La vraie phrase est considérablement moins drôle, mais beaucoup plus raisonnable :

We haven’t got the money, so we’ve got to think

via In Search of Ernest Rutherford’s Money Quote.

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Super LP (www.superLP.com): Speak Like the Locals

These traces all represent Poisson distributio...
Image via Wikipedia

Bon article sur la dissonnance entre le vocabulaire des fonds de Private Equity et celui des gestionnaires d’actifs qui y investissent. Vaut la lecture ne serait-ce que pour cette phrase :

Asset allocators live in worlds of probability distributions, observed risks, and well-established performance calculation; they measure and predict performance.  By failing to give thought to their metrics, we are perceived as soft and non-rigorous.  (…)

Remember, PE is a return enhancing asset, one that must be considered in the context of the opportunity cost of equity capital; for asset allocators that cost includes the drag from the cash they have to keep at the ready for PE capital calls.

via Super LP (www.superLP.com): Speak Like the Locals.

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Un vent de bulle sur les hedge funds ?

Voici la couverture d’un livre qui vient de sortir.

Contrairement à une marque de voiture ou de lave-linge pour laquelle on pourait faire confiance à la “sagesse populaire,” en termes d’investissement, le simple fait pour une classe d’actifs de devenir populaire diminue presque toujours sa rentabilité.  J’ai beaucoup de mal à croire que ce ne soit pas devenu le cas pour les hedge funds…

(Via Paul Kedrosky)

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Idée reçue

Idée reçue : les introductions en bourse les plus significatives ont lieu aux Etats-Unis.

Réalité : le graphique suivant (source : Paul Kedrosky) répartit, en nombre, les plus grosses introductions de l’année 2005 selon la place de marché où elles ont lieu.

 Images Top-Ipos

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Taxonomie

Bravo à notre confrère Jean-David Chamboredon de 3i pour son explication des différents métiers du capital-investissement et de l’écosystème où nous opérons.

Nous n’aurions pas fait mieux : Ces Méchants Fonds d’Investissement

Pooling des Investissements

Il y avait dans les Echos du 6 mars un excellent article sur les obligations et devoirs de reporting des Fonds Communs.

Sur la même page, un article sur le “Soutien contrasté des investisseurs institutionnels au Private Equity” où journaliste identifie, avec raison, une forte marge de progression de la part des actifs des institutionnels français allouée au capital investissement : ils prévoient de passer cette part à 2%, contre 5 à 7 % pour leurs homologues Américains.

En revanche, j’ai beaucoup plus de mal à comprendre les raisons qu’il identifie pour expliquer la lenteur de cette évolution. Il cite par exemple :

Le risque lié au « Pooling des investissements », puisque l’investisseur devient de facto actionnaire de toutes les entreprises dans lesquelles le fonds investit, les mauvais investissements inclus.

Ce “risque” est ce qui fait tout l’intérêt pour un institutionnel d’investir dans un fonds – et pas directement dans des sociétés non cotées. Ce risque est ce qu’on appelle aussi “diversification” – et qu’on considère le plus souvent comme un facteur de réduction de risque.

Et enfin, ce facteur n’est nullement lié au Private Equity : la situation serait exactement la même pour un fonds investissant sur des actions du CAC 40 !

S’il existait un type de fonds permettant à ses investisseurs de profiter uniquement des meilleurs investissements, et jamais des moins bons, le métier de la gestion d’actifs serait tout de suite beaucoup plus facile…

Levée de fonds en Open-Source ?

J’avais déjà parlé en Avril dernier (LBO en Open-Source) d’une reprise de société pour laquelle le porteur de projet décrivait au jour le jour le processus sur son blog.

Je viens de découvrir une initiative similaire de la part d’une start-up en cours de levée de fonds : Boozter. Et le blog contient beaucoup de détails sur les partenaires rencontrés, leurs processus de décision, les prospects,… Encore donc une ressource intéressante pour des entrepreneurs qui envisagent de se lancer dans une levée de fonds et cherchent des détails sur les étapes du processus.

Nous leur souhaitons donc beaucoup de réussite dans leur projet.

Grands groupes et croissance

Une citation reprise dans une note de The Stalwart (que je recommande fortement) :



A study by Corporate Strategy Board found that of all Fortune 50 companies from 1954 to 1995, only 5% … were able to sustain a growth rate above GDP, and over half of these have stalled since the study. Once stalled, no U.S. company larger than $15 billion has been able to restart sustained double digit internal growth

Une donnée supplémentaire reliant l’innovation, la croissance, et les PME.

Internet n’est pas un marché !

“Il suffirait de presque rien…”

Il y a une phrase que je lis assez souvent, sous diverses formes, dans les business plans que nous recevons.

En forçant le trait, et avec des chiffres fantaisistes :

“Selon l’institut d’analyses X, le marché d’Internet (ou de la sécurité, ou de la distribution,…) atteindra 100 milliards de dollars en 2008. Il suffirait donc que nous réalisions 1% de part de marché pour effectuer 1 milliard d’euros de Chiffre d’affaires. ”

Connaître son marché

En général, un marché où il existe beaucoup d’acteurs qui ne sont pas du tout concurrents entre eux est un marché mal défini.

Sur le “marché d’Internet”, on trouve Amazon.com tout comme Internet Explorer ou Cisco. Il ne viendrait à l’idée de personne d’essayer de calculer leurs parts de marché respectives… En revanche, sur le marché plus réduit des navigateurs web, IE et Firefox peuvent parler de leurs parts de marché respectives (et n’hésitent pas à le faire.)

Ce n’est pas seulement un point de détail : sans connaître précisément le besoin adressé, comment savoir qui sont les vrais concurrents ?

Réciproquement, une société déjà établie a parfois intérêt à redéfinir son marché.

Coca a annoncé, il y a quelques années, que son concurrent n’était plus Pepsi mais l’eau du robinet. Au delà de l’effet d’annonce, c’était un vrai changement de positionnement : il est plus facile d’explorer de nouveaux produits sur le marché général de la boisson, que de se battre pour des points de parts de marché coûtant toujours plus cher sur le marché spécifique des Sodas.

La résultante ? Dasani (l’eau en bouteilles par Coca), les jus de fruits Minute Maid,…

Connaître sa niche

Deuxième inquiétude avec cette approche : c’est rarement un positionnement viable de vouloir atteindre “1% de part de marché”,.

Si la société vise volontairement une niche, il faut qu’elle soit clairement identifiée et au centre de l’effort marketing.

Si elle cherche à être un nouvel entrant sur un marché fortement concurrentiel, il faut qu’elle introduise une disruption claire sur le marché.

A défaut, c’est loin d’être facile d’obtenir le premier pourcent de pdm. Au contraire : il est infiniment plus difficile et coûteux de passer de 0 à 1 % de part de marché que de 50 à 51 %. Cela implique en effet de supporter les mêmes coûts de distribution et de marketing que les grands, pour un chiffre d’affaires nettement inférieur.

Une bulle sur le LBO ?

Vu cette semaine dans Private Equity Online (une newsletter que je recommande fortement) : Party Bore.

[The] great leveraged finance party is going to take a lot of clearing up.

Various clues catch the eye. Such as: according to Standard & Poor’s LCD data unit, in July the average rolling-three month European LBO purchase price multiple to EBITDA soared to 8.5x, compared to an already intoxicating 7.8x peak reached in the boom of 1998 – and up from 7.4x in April of this year.

Or listen to Jon Moulton [admittedly a noted curmudgeon] of Alchemy Partners declare that: “we have only done one new deal in the last 12 months, compared to about eight normally, because we think you won’t be able to sell at today’s prices in a few years time.”

A rapprocher du nombre de plus en plus important de LBO secondaires, tertiaires,… Cela amène deux remarques :

  • Avec de plus en plus de mégafonds (> 1 milliard d’euros), se retrouvant en concurrence pour investir sur un nombre limité de méga-deals (> 200 millions d’euros de valeur d’entreprise), certains financiers se retrouvent en situation de payer de plus en plus cher. Parfois même plus cher que des industriels, qui peuvent pourtant profiter de synergies pour faire des offres en générales très attractives…
  • Des grands investisseurs institutionnels, ou fonds de fonds, courent le risque de voir, de plus en plus, un de leurs fonds en portefeuille annoncer une sortie – dont l’acquéreur est un autre fonds en portefeuille. Un tel schéma est-il vraiment pérenne ?
  • Pour les acteurs du capital-développement, les fonds de LBO deviennent logiquement une voie de sortie de plus en plus attractive.

Economie de la connaissance

Excellente tribune sur le blog du groupe Reflect : L’accès au marché au coeur du débat sur l’innovation.

Ce texte pose les bonnes questions, et formule de bonnes critiques : 

L’Europe, n’a produit aucun des grands champions actuels de l’économie numérique, des entreprises qui n’existaient pas il y a 30 ans. Nous fêtons actuellement les 10 ans de l’e-business et aucun des fleurons du net n’est en Europe. […] On nous bassine avec l’économie de la connaissance, mais ce train, l’Europe ne l’a pas pris et cours derrière.

J’ai en tous les cas bien lu avec circonspection le Ministre de l’Industrie du précédent gouvernement nous dire que "l’économie de la connaissance passe par l’industrie", signifiant ainsi une orientation claire pour le soutient de l’existant du XXe siècle plus que la génération de jeunes pousses du XXIème.

Effectivement. Savez-vous par exemple qu’entre 2002 et 2003, alors que le secteur privé en général enregistrait la perte de 54 000 emplois, les entreprises soutenues par le capital-investissement (bon proxy pour l’écosystème de la connaissance) en créaient 39 000 ? (étude AFIC)

Le fossé de financement

Il y a cependant dans cette note une critique envers les FCPI à laquelle je souhaite répondre :

[…] dégager de l’argent pour financer l’innovation, c’est toujours bon à prendre, mais j’avais la faiblesse de croire que les FCPI servaient à cela, mais l’article du Monde de mai dernier a sérieusement plombé cette croyance.

L’article du Monde remarquait en effet que les FCPI investissent souvent plus en aval dans la vie d’une entreprise, quand elle dégage déjà un peu de chiffre d’affaires. C’est vrai.

Et c’est particulièrement vrai en ce qui nous concerne : nous avons toujours mené une stratégie de capital-développement pour nos FCPI.

Mais permettre l’innovation, ce n’est pas seulement financer la haute technologie. La France regorge de jeunes sociétés innovantes, et se débrouille très bien pour les créer. Les fonds de capital-risques savent aussi très bien les financer.

C’est une fois mûres, quand elles cherchent à accélérer leur croissance, que ces PME se retrouvent souvent face au mur !  Leur profil reste trop risqué pour les banques, et elles sont déjà sorties du champ d’action du capital-risque.

Financer l’innovation, c’est aussi permettre à nos PME de franchir ce fossé de financement ("equity gap").

Ecosystème de la connaissance

Et ceux, parmi ces entrepreneurs, qui arrivent à faire croître leur entreprise de la création à la cession (où à l’introduction en bourse), seront aussi souvent les meilleurs – et plus actifs – business angels de demain (comme c’est le cas dans la Silicon Valley).

Ils seront les plus à même de soutenir la création de nouvelles générations d’entrepreneurs.

La compétitivité des PME françaises passe par la création de tout un écosystème pour les soutenir – tout au long de leur vie – et donc par la mise en place de sources de financement à tous les stades de leur croissance.

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Investissement dans Gruau

Nos fonds viennent d’investir au sein du groupe Gruau, leader européen de la transformation de véhicules utilitaires légers.

La société est décrite plus en détail sur notre page "portefeuille", mais nous tenons ici à décrire plus particulièrement le raisonnement qui nous a conduit à investir dans l’industrie aujourd’hui.


Investir dans l’industrie ?

Il est de bon ton de penser qu’une grande partie de l’industrie va se retrouver supplantée par de la production à bas coût issue de pays en voie de développement. Dans un éditorial du New York Times, qui a donné lieu à un livre, et un article dans Wired, Tom Friedman va plus loin en citant une phrase de Bill Gates,

Il y a 20 ans, auriez-vous préféré être un étudiant moyen aux Etats Unis, ou un génie à Shangaï ? Et aujourd’hui ?

 

De plus en plus d’acteurs, de l’industrie et des services, font maintenant appel – de manière tout à fait transparente – à des opérateurs exerçant dans des pays où la main d’œuvre a un coût de revient plus bas. Suivant le mouvement qu’a connu l’industrie il y a quelques années, les services migrent de plus en plus à l’étranger pour chercher de meilleurs avantages comparatifs.

Entreprendre en France : la prime à la qualité 
Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il soit devenu impossible d’entreprendre en France. Au contraire, cette ouverture à la concurrence internationale a mené à une véritable prime à la qualité, permettant à certaines entreprises françaises et européennes de se distinguer par des critères autres que le simple coût. Elles peuvent ainsi se concentrer sur les activités où elles sont véritablement créatrices de valeur. Ce sont ces entreprises que nous recherchons activement, et sur lesquelles nous concentrons nos efforts d’investissement.

Par ailleurs, certaines activités restent, par nature, impossibles à délocaliser. Par exemple, dans l’industrie automobile, même si beaucoup de pièces composant les automobiles sont usinées dans les Pays du Sud, la grande majorité des automobiles sont assemblées et produites près du lieu de vente. Un véhicule passe en effet déjà presque autant de temps en transport, entre l’usine et la concession, qu’en production dans l’usine. Ce critère fait que ce n’est pas de sitôt que les constructeurs s’affranchiront d’usines en Europe et de partenaires locaux.

Rester à contre-courant

Nous vous avons déjà fait part de notre volonté de nous affranchir, dans notre activité d’investissement, de l’effet des modes – notre volonté d’agir résolument à contre courant. L’implication, ce n’est pas seulement de fuir les secteurs qui sont indûment sur-évalués et les effets de bulle ; c’est aussi de rechercher activement les métiers sont indûment sous-évalués, parce que la pensée dominante leur attribue des risques qui n’existent pas.

C’est le cas d’une partie de l’industrie Française, et c’est ce qui fait que nous sommes confiants dans notre investissement dans Gruau.

Lessons learned

I just discovered a wonderful lesson in self-awareness on Bessemer Venture Partners web site : their anti-portfolio. All the great companies they could have invested in – but didn’t.

I guess any venture fund is bound to have such missed opportunities. Not every fund, however, will reflect on them with as much humour :

Our reasons for passing on these investments varied. In some cases, we were making a conscious act of generosity to another, younger venture firm, down on their luck, whom we felt could really use a billion dollars in gains. […]

Whatever the reason, we would like to honor these companies — our “anti-portfolio” — whose phenomenal success inspires us in our ongoing endeavors to build growing businesses.

(via : Who has time for this ?)

Le capital-investissement crée des emplois

Via le blog de Pascal Mercier, un article du Figaro qui reprend les chiffres annuels sur la contribution du capital-investissement à l’économie Française, et en conclut que le capital-investissement crée des emplois en France :

L’image du financier vautour rachetant une entreprise pour mieux la
dépecer ensuite ne correspond pas à la réalité du
capital-investissement en France.

Certes,
ces investisseurs professionnels ne dérogent pas à la règle et n’ont
qu’une idée en tête lorsqu’ils prennent le contrôle d’une société :
rentabiliser au mieux et le plus vite possible leur mise de départ.
Mais, pour y parvenir, leur stratégie ne consiste pas forcément à
fermer des usines et à réduire la masse salariale.

Au contraire, bien souvent, ils cherchent à développer l’activité
de l’entreprise durant trois à cinq ans, en augmentant souvent ses
effectifs. C’est en tout cas ce que montre l’étude réalisée par le
cabinet d’audit Ernst & Young pour le compte de l’Association
française des investisseurs en capital (Afic).

Nous avions déjà donné l’année dernière quelques chiffres du capital investissement en France. Cet article du Figaro en fait la mise à jour.

Pourquoi la France est incapable de créer un nouveau Microsoft ?

Dans la suite de la précédente note sur Les Français et l’esprit d’entreprendre, un article du Monde (via Pascal) : Pourquoi la France est incapable de créer un Microsoft.

Pour citer l’article :

Selon une étude du Comité Richelieu, six entreprises créées aux Etats-Unis après 1960 figurent parmi les 25 plus grandes sociétés américaines : Microsoft, Cisco, Dell, Home Depot, Intel et Wal-Mart. Mais une seule, l’éditeur de logiciels allemand SAP, figure parmi les 25 plus grandes firmes du Vieux Continent.

Même si je suis moins défaitiste que l’auteur de l’article – il existe en France de belles success stories – il est vrai que toutes les initiatives permettant de résorber le déséquilibre en faveur des groupes établis sont les bienvenues.

Un début de solution sur ITtoolbox par un acheteur informatique d’une société du Fortune 100 américain (via BeyondVC) :

With this thought in mind, I have decided to take deliberate action in making this situation better for both parties. I am reserving Friday’s at 5pm on my calendar to talk with venture capital firms who want to bounce ideas off me related to funding or to listen to the pitches of early stage Internet startups that simply need a sounding board for someone who sits in the walls of corporate America on a daily basis…

Les Francais et l’esprit d’entreprise – Financer le développement

Article intéressant chez Frederic Casagrande sur Les Français et l’esprit d’entreprise :

Bref, les Français créent des entreprises, beaucoup même, puisque 2004 a vu 320.000 nouvelles immatriculations, et c’est une bonne chose, quoi qu’on en dise. Mais ces entreprises ont du mal à se développer et à créer des emplois […]

En effet, les politiques économiques de l’Etat sont très axées sur le lancement des entreprises. Aides, exonérations, enveloppes et autres procédures facilitent la création, mais la situation devient souvent préoccupante dès que le soutient de l’Etat cesse.

C’est on ne peut plus vrai : les financements (à la fois étatiques, et de la part de nos confrères) sont nombreux et abondants pour les jeunes entreprises. Quand ces entreprises parviennent à réaliser un chiffre d’affaires conséquent, les banques prennent le relais avec des crédits devenus très attractifs aujourd’hui.

C’est entre les deux – dans cette phase justement de développement et de consolidation de la croissance – que les entreprises doivent faire face à un assèchement des sources de financement. Cet Equity Gap (pour reprendre la terminologie du gouvernement anglais) est bien identifié. Nous commençons à voir des premières initiatives pour le résorber (comme les SBIC à la française destinés à augmenter les montants investis par les fonds de capital développement comme le nôtre).

Mais il reste du chemin à parcourir ; le modèle américain demandant d’attribuer un pourcentage des marchés publics aux PME est une bonne solution. Il aide à compenser l’aversion au risque des acheteurs de grands groupes (“Personne ne s’est jamais fait licencier pour avoir choisi du matériel IBM“) en donnant aux PME des premières références de marchés réalisés avec succès.

On observe aussi, dans le modèle américain, que l’accès au financement pour des entreprises en développement aide à lutter contre un autre problème : l’absence d’investissement en amorçage. En effet, ce sont le plus souvent ceux qui ont monté une première entreprise avec succès qui deviennent les business angels les plus actifs – comme Jeff Bezos ou Pierre Omydiar.

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